Sur les pas de Jean Jaurès

Le Tarn : pas une ville, pas un village sans sa rue ou sa statue de Jean-Jaurès. Plus qu'un mythe, Jaurès a laissé nombre de traces dans son département d'origine.

Coincé entre les coteaux de Gaillac et les berges de la Garonne, Castres est une charmante ville dont le musée, situé dans un ancien hôtel particulier, vient rappeler qu'elle est le berceau du député socialiste assassiné à Paris en juillet 1914. La ville de la « bougnette », sorte de pain de viande cuit dans de la graisse de canard, est l'étape primordiale pour qui voudrait connaître ce héraut de la lutte contre le patronat voyou. S'il est impossible de visiter la Fédial, la petite ferme familiale, le musée regorge de pièces inédites.

Suivre les pas de Jaurès, c'est emprunter la route de Carmaux, entre le Ségala, le Quercy, le Rouergue et le Languedoc. Implantée sur les premiers reliefs du Massif Central, la ville est connue pour ses mines de charbon et sa verrerie, lieux de hautes luttes syndicales. C'est ici qu'est né le mythe Jaurès. Le parc de la verrerie, pépite de verdure au sein de l'ancien domaine verrier, accueille le centre d'art du verre.

Pour bien comprendre les luttes syndicales qui forgeront les convictions humanistes du député, Cagnac et son musée de la mine construit autour des puits désaffectés sont une étape importante. Les gueules noires ont été jusqu'à 4000 en activité dans le Carmausin.

Suivre le parcours de Jaurès, c'est aussi côtoyer l'insolite, comme cet espace Jaurès implanté à Pampelonne, 786 habitants aux confins de l'Aveyron. Dans une salle de la mairie, de nombreux documents inédits, originaux voire personnels y sont présentés. La création de ce centre est aussi une expérience citoyenne. Lors d'un banquet républicain organisé en 2010, les habitants de Pampelonne ont spontanément vidé leurs greniers des documents en leur possession. On y retrouve une photo d'un premier banquet organisé dans la ville en 1910 et à laquelle Jaurès participait, une vidéo « unique » où le député apparaît durant 13 secondes ou encore un buste sculpté par Gabriel Pech, quelques semaines avant l'assassinat.

Dernière étape : Albi. Dans le lycée de la ville Jean Jaurès enseigna et formula, en 1903, son fameux « discours à la jeunesse », mettant en lumière sa vision pacifique de la vie. Il est également possible de visiter la verrerie ouvrière (VOA) créée en 1896 sous son impulsion et qui accueille aujourd'hui les archives départementales et une verrerie industrielle. Mais la ville d'Albi est également connue et reconnue pour son impressionnante cathédrale fortifiée Sainte-Cécile et son palais de Berbie qui domine le centre-ville et la rivière. La ville abrite également le musée Toulouse-Lautrec regroupant la plus importante collection au monde du peintre. Pour les férus d'histoire, la ville est également un haut lieux du catharisme.

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